QUIGNARD, Pascal

Le sexe et l'effroi

Thèse : sous le règne d'Auguste, de -18 à 14, l'érotisme joyeux des grecs s'est transformé chez les romains en mélancolie angoissée. La sexualité romaine a un caractère statutaire : les hommes libres ne doivent pas être passifs (ils peuvent sodomiser mais ne doivent pas être sodomisés), le viol des statuts inférieurs est normal. L'amour dans le mariage est un ornement inutile. Les femmes doivent être fidèles non par amour mais pour assurer la pureté du sang (elles peuvent donc être infidèles lorsqu'elles sont enceintes). Adoration romaine pour le phallus, peur de l'impuissance. Fragilité de la virilité masculine (à l'image de la détumescence après éjaculation). L'amour est décrit par les écrivains comme une maladie dangereuse. Acedia : incapacité à être attentif à quoi que ce soit, complaisance à la régression de la force. Considéré par les chrétiens comme un péché mortel. La morale sexuelle romaine a précédé la morale sexuelle chrétienne. C'est l'effroi romain qui est devenu hostilité chez les chrétiens.


 
litterature/fiches/quignardpascal.txt · Dernière modification: 2007/12/20 22:44 (édition externe)     Haut de page