CAMUS, Albert
Caligula
Théâtre. Démence de Caligula face à l'absurde : “Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux” : Caligula veut être libre et pense que sa liberté est dans l'abus qu'il peut faire de son pouvoir. Il est assassiné par ceux qui veulent vivre en paix dans un monde soustrait à l'absurde de l'arbitraire.
L'étranger
Roman. Meursault est un homme qui vit au jour le jour, apparemment sans conscience morale. Il aime sa mère, mais sans pleurer. Il aime Marie, mais pas plus qu'une autre. Un jour, parce qu'il fait trop chaud et que le soleil le blesse, il tue un Arabe. Il est moins condamné pour le meurtre que pour son apparente insensibilité, qui le rend étranger au commun des mortels. Dans sa prison, Meursault attend sans peur la mort, et prend conscience de l'absurdité de la vie, dont il est l'incarnation.
La Chute
Roman. Jean-Baptiste Clamence, ex-avocat parisien, désormais en Hollande, se confesse à un bourgeois de passage, dans un long monologue. Clamence s'aperçoit un jour que l'admirable machine de sa vie peut être jugée par autrui (les “rieurs”). Pour couper court au jugement, il tente de montrer le fond de sa personne puis se fait juge-pénitent : il s'accuse pour mieux pouvoir accuser les autres, estimant que nous sommes tous coupables.
Le Malentendu
Martha et sa mère tiennent une auberge. Dans l'espoir de quitter un jour ce morne séjour, elles tuent parfois un client riche. Un jour, Jan, un frère disparu depuis 20 ans, se présente à l'auberge sans se faire reconnaître. Les deux femmes le tuent avant de découvrir son identité. Pour Martha, sans affection envers un frère qui les a abandonnées, cela ne change rien. Mais la mère se suicide. Lorsque Maria, la femme de Jan, vient chercher son mari, Martha lui annonce froidement sa mort, espérant insuffler à l'autre son désespoir. Elle lui donne deux solutions : la mort, ou la vie bête d'une pierre.
Les Justes
Théâtre. Révolutionnaires russes avant 17. Dora fabrique les bombes. Elle est l'amante de Kaliayev, intellectuel. Le jour où celui-ci doit assassiner l'archiduc, il ne lance pas la bombe, car des enfants étaient à bord de la voiture impériale. Il s'expose aux reproches de Stepan Fedorov, un dur, adepte de la stricte discipline. Mais il est soutenu par le reste du groupe (Annenkov, Voinov et Dora). Il réussit le coup une semaine plus tard et est arrêté et pendu car il refuse de nommer ses complices. Dora demande alors à faire partie des prochains poseurs de bombes. Elle atteint le désespoir de Stepan, qui enviait l'idéalisme plein d'espoir de Kaliayev. Camus rend hommage à ceux qui ont su donner à la révolution un visage humain en épargnant les enfants.