BERTRAND, Dorine
La preuve par neuf
9 nouvelles. 1 : un comptable persuadé qu'il va mourir à 79 ans approche avec angoisse le milieu de sa vie, en faisant le bilan de tout ce qu'il n'a pas vécu. Peur de la mort et de la décrépitude. 2 : une jeune punk, coincée entre sa mère qu'elle trouve idiote et son père BCBG, divorcés, fait une tentative de suicide. 3 : une épouse obsédée par les rapports sexuels ou l'absence de rapports sexuels avec son mari. Elle s'applique à jouer la femme parfaite avec un mari qu'elle semble mépriser (d'ailleurs pas très psychologue, le mari) et mène finalement une vie creuse et frustrée, dominée par cette obsession-appréhension. 4 : une femme accouche malgré elle de son 13e enfant, refusant la délivrance tant elle aime être enceinte. 5 : une femme enceinte s'écrit pour se convaincre qu'elle doit avorter, en inventoriant toutes les conséquences négatives d'avoir un enfant. 6 : une femme non réconciliée avec la gamine blessée par la mort de sa mère qui est en elle rate tous ces rendez-vous amoureux. 7 : une femme est empoisonnée par l'arrivée dans son cercle d'amis d'une jeune femme naturellement sensuelle, épanouie, qui attire tous les regards et fait avec aisance tout ce qu'elle ne peut faire qu'avec contrainte. Elle se sent insignifiante et nulle. La jalousie l'étrangle, la conduit à un comportement absurde, elle craint que son mari la trompe et finit, ivre et désorientée, par embrasser elle-même la belle en question. 8 : une femme trouve que son mari sent la mort et cette osession manque d'aboutir à la rupture de son couple. Elle comprend alors que son mari est thanatopracteur et qu'il le lui a caché pour ne pas la faire fuir. Une fois la vérité découverte, tout s'arrange. 9 : un militaire qui n'a fait que des missions de type humanitaire (Pristina et autres), obsédé par son devoir, son métier et l'absence de passage à l'action, organise les secours lorsqu'un jeune canarde à la kalachnikov cinq personnes au carrefour en bas de chez lui. Il est fier de lui jusqu'à ce qu'il comprenne, en rentrant chez lui, que le tueur est son fils, qu'il connaît à peine et qui a piqué la kalachnikov qu'il a ramené de Yougoslavie.