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Marie-Madeleine Héloïse
Iseut Juette
Phénice
Les Sources
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On ne dispose d'aucun document direct, d'aucune
représentation réaliste (Aliénor est décrite comme très belle car on suppose qu'elle
a dû l'être pour susciter la passion de Louis VII et attirer les hommes). Les
informations dont on dispose proviennent tous d'hommes, qui plus est, d'hommes d'Eglise.
On peut donc fortement douter de leur impartialité envers une femme plutôt rebelle. |
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Biographie
Epousée à 13 ans par Louis
VII qui semble en être fortement épris, elle se satisfait peu de son mari. Lorsque
celui-ci l'emmène dans sa deuxième croisade, elle demande en chemin le divorce (sur
incitation de son oncle avec lequel elle aurait une relation ?). Si le motif prétexté
est communément admis (consanguinité), le fait que la demande soit à l'initiative d'une
femme est un scandale (d'autant plus que l'Eglise achève à cette époque de faire du
mariage le septième sacrement, afin de maîtriser l'institution matrimoniale). On
l'accuse d'avoir causé l'échec de la croisade, la présence de femmes étant perturbante
pour les combattants (on va même jusqu'à l'accuser d'avoir partagé la couche de Saladin). Sur le
chemin du retour, le pape Eugène III tente de réconcilier les époux et les remarie.
Trois ans plus tard, Aliénor obtient le divorce. Louis VII s'est résigné à la perdre,
la croyant incapable de donner un héritier mâle. Elle épouse aussitôt Henri
Plantagenêt (de dix ans son cadet), lui apportant ainsi l'Aquitaine, après avoir évité
deux tentatives d'enlèvement sur le chemin qui la ramenait à Poitiers (car elle
représentait un beau parti, et la femme est à cette époque considérée comme un objet dont on s'empare, de gré ou de force). Les époux transgressent ainsi deux interdictions : d'une
part, il y a entre eux le même lien de consanguinité qu'entre Aliénor et Louis ;
d'autre part, Aliénor aurait connu le père d'Henri (ce qui constitue un inceste du
deuxième degré). Henri se préoccupe peu de sa femme (si ce n'est pour l'engrosser).
C'est pourquoi celle-ci, à la recherche d'un plus grand pouvoir, offre son appui à ses
fils lorsque ceux-ci se révoltent contre un père qui tarde à mourir : cette
insoumission de la femme à son mari constitue un second scandale. La révolte matée,
Aliénor (capturée alors qu'elle était habillée en homme) est maintenue prisonnière
jusqu'à la mort de son mari en 1189. Elle passe ses derniers jours au monastère de
Fontevraut. Légende dès son vivant, elle est généralement présentée comme une putain
perverse, un instrument du diable. Elle a subi le sort de toutes les femmes à la tête
d'un domaine intéressant : épousée pour donner rapidement des héritiers mâles. Ce qui
la distingue, c'est qu'elle a tenté de secouer le joug, sans que cela lui soit
réellement profitable
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