Neill, Alexander Sutherland

Libres enfants de Summerhill

Il est évident qu'une école où l'on force des enfants actifs à s'asseoir devant des pupitres pour étudier des matières inutiles est une mauvaise école. Une telle école n'est bonne que pour ceux qui croient en son efficacité, c'est-à-dire pour ces citoyens sans imagination qui veulent des enfants dociles, dénués eux aussi d'imagination et qui s'accomoderont d'une civilisation dont l'argent est la marque de succès.
[…]
Le rôle de l'enfant, c'est de vivre sa propre vie - et non celle qu'envisagent ses parents anxieux, ni celle que proposent les éducateurs comme la meilleure. Une telle interférence ou orientation de la part de l'adulte ne peut que produire une génération de robots.
On ne peut pas faire apprendre la musique, ni aucune autre chose d'ailleurs, à un enfant sans le transformer plus ou moins en un adulte privé de volonté. On forme alors un être qui accepte tout statu quo - une bonne chose pour une société qui a besoin de mornes bureaucrates, de boutiquiers et d'habitués des trains de banlieue -, une société qui, pour tout dire, repose sur les épaules rabougries du pauvre petit conformiste apeuré.

2008-03
Société Parents-enfants

 
litterature/citations/neillalexandersutherland.txt · Dernière modification: 2008/06/05 21:12 (édition externe)     Haut de page