Index   Contre-réforme espagnole

Jusepe de Ribera

(1591-1652)

 

Ribera (1591-1652) représente Valence, bien qu'il soit parti très tôt à Rome (où il prend connaissance des oeuvres du Caravage, puis à Naples (gouvernée par les espagnoles)

Le Pied-bot (1642)
Il s'agit d'un jeune garçon en pied qui tient sa canne comme une arme. Il porte un carton où il est inscrit : " Fais-moi l'aumône pour l'amour de Dieu ". Malgré le handicap, le personnage reste extrêmement digne et souriant. Ce type de peinture est un encouragement aux oeuvres de miséricorde, tout comme le jeune mendiant de
Murillo.

 

Mise au tombeau
Il subit fortement l'influence du Caravage, ce qui est particulièrement visible dans cette œuvre. : représentation réaliste du corps ; fond sombre et neutre qui ne distrait pas le regard ; éclairage par un faisceau de lumière unique. Cependant la lumière est plus blanche que chez le Caravage. Le corps du Christ est soulevé et tourné vers le fidèle. On peut remarquer le travail approfondi des rides dans les parties éclairées, ce qui est la marque de Ribera. La pierre de la tombe évoque l'autel et le sacrifice de l'eucharistie.



Adoration des bergers
Avant le concile, l'adoration des mages était représentée de façon majoritaire. La Contre-réforme préfère favoriser l'adoration des bergers, plus simple et plus proche du fidèle moyen. L'influence du Caravage est ici complètement absente. La femme qui apporte une offrande regarde le spectateur. C'est son regard qui fait le lien entre le fidèle et l'espace du tableau. Le linge sur lequel repose le Christ enfant annonce le linceul futur. De même, l'agneau aux pattes liées préfigure le sacrifice du Sauveur. Le fond du tableau représente l'annonce faite aux bergers. L'ensemble des personnages est peint avec réalisme. Seule la Vierge a un visage idéalisé.


Saint Paul ermite
Il ne s'agit pas ici du célèbre apôtre.Ce Paul est né Egypte en 229 ap. JC. Il est considéré comme le premier ermite chrétien. Il serait resté au désert pendant quatre-vingt-dix-neuf ans, nourri par un corbeau qui lui apporte chaque jour un demi-pain. Ici, Saint Paul est dans une grotte, ce qui donne un fond sombre au tableau. A ses pieds, un crâne symbolise la méditation, tout comme la Bible sur ses genoux. On aperçoit dans le ciel le corbeau qui lui apporte sa nourriture journalière. Le corps de Saint Paul est affaibli, meurtri : Ribera insiste sur l'affect pour faire partager la dévotion. La grotte s'ouvre sur un paysage aux couleurs plus claires, ce qui montre que l'artiste se détache progressivement de l'influence caravagesque.