Le triomphe définitif
 

Fêté par un banquet de plus de quatre cents personnes, le retour d'Ingres est particulièrement salué par le duc d'Orléans. Mais cet important protecteur meurt accidentellement quelques mois plus tard, au grand désespoir du peintre. Ingres est d'ailleurs choisi pour réaliser les vitraux de la chapelle funéraire (chapelle Saint-Ferdinand), ce qui lui amène ensuite une autre commande pour la chapelle royale de Dreux. 1842 marque également pour Ingres l'abandon de la gravité que ses portraits avaient adoptée depuis le Voeu de Louis XIII. Ce retour d'un pinceau plus léger peut être constaté dans le portrait de La Comtesse d'Haussonville.


 
 


L'âge d'or
En janvier 1846, faisant exception à la règle qu'il s'était fixée en 1834, Ingres expose onze de ses toiles à la Galerie des Beaux-Arts. Cette présentation fait l'objet d'un remarquable commentaire de Baudelaire, sur lequel nous reviendrons tout à l'heure. Mais depuis 1843, la préoccupation principale de Ingres est la peinture monumentale d'un Age d'or, dans la galerie du château de Dampierre. L'œuvre est presque achevée en 1847. Mais la révolution de 1848 et la mort de Madeleine l'année suivante l'empêchent de revenir à Dampierre et l'oeuvre est définitivement abandonnée. 

En ce qui concerne la révolution, si Ingres regrette le roi qui l'a honoré, il n'en accepte pas moins la République, par souci d'ordre, et participe à la commission permanente des Beaux-Arts. Plus grave et plus douloureuse est donc la perte de sa femme, qui lui manque à la fois en tant que complice, gestionnaire et modèle. Ingres est alors recueilli chez ses amis, Flandrin, Marcotte et Gatteaux, qui tient ses comptes.