Les années romaines
 

En quittant Paris, Ingres laisse derrière lui quelques relations : des artistes comme Fleury Richard, Girodet, Gros, Gérard ; et aussi une fiancée, Julie Forestier, avec qui il rompt définitivement durant ces quatre années à la villa Médicis. L'âme triste, il commence un séjour studieux, au cours duquel il redécouvre les peintres italiens, dont il n'avait eu qu'une connaissance très scolaire et déformée. Pendant cette période sont peints Œdipe et le Sphinx, et la Baigneuse Valpinçon - du nom de son propriétaire - qu'on retrouvera dans Le Bain Turc.

Oedipe et le Sphinx, Louvre


 
 

Ces deux tableaux, et la grande œuvre qui doit ponctuer le séjour à la villa Médicis, Jupiter et Thétis, sont une fois de plus mal accueillis, notamment à cause des déformations corporelles auxquelles Ingres soumet les corps, et sur lesquelles nous reviendrons. 


 
 

Mal accepté à Paris, Ingres décide de rester en Italie, où il peint à nouveau une vaste série de portraits (Madame de Tournon, Madame Panckoucke ... ), qui malheureusement ne suffisent pas toujours à assurer la subsistance de leur auteur, d'autant plus que celui-ci est marié depuis 1813 à Madeleine Chapelle, mariage rapidement convenu, mais qui se révélera très heureux. Le peintre échappe à la misère en partie grâce à des dessins au crayon.
 

Madame de Tournon

Quelques commandes "historiques" lui permettent tout de même de se consacrer à des tâches qu'il juge plus nobles : c'est le Songe d'Ossian (Musée Ingres, Montauban), commandé par le général Miollis, la Grande Odalisque (Louvre) réalisée pour les Murat et jamais livrée en raison de la chute du royaume de Naples. Celle-ci s'accompagne pour Ingres d'autres malheurs, à savoir les disparitions successives de son père (1814) et de sa mère (1817). De plus, l'accueil que le Salon fait à ses différents envois (1814, 1819 ... ) est toujours aussi négatif.