L'apprentissage
Ingres reçoit une instruction incomplète, parce qu'interrompue par la révolution. D'où une orthographe dont il rougit parfois. En revanche son père lui enseigne le violon et surtout le dessin, domaine où Ingres témoigne très vite de son talent par quelques esquisses de prime jeunesse, dont certaines nous sont restées. Ingres entre à l'académie des Beaux-Arts de Toulouse en 1791. Il y remporte une série de succès et un certificat élogieux qui lui permet de pénétrer, une fois à Paris, en 1797, dans l'atelier de Jacques-Louis David, grâce aussi à l'intervention probable de l'un de ses maîtres, J. Roque. |
Dans cette école, il
se fait remarquer par sa candeur de provincial, par son
application et son relatif isolement, ne se mêlant que
très peu aux divers clans qui s'étaient composés.
L'analyse de la correspondance d'Ingres révèle que ces
années d'études ont été difficiles, notamment au
niveau financier. Sur le plan artistique, c'est l'époque où Ingres passe du dessin à la peinture. C'est également celle où il obtient ses premiers succès, à savoir le Prix de Rome (Achille recevant les ambassadeurs d'Agammenon), en 1801, après avoir été second l'année précédente. Le peintre doit alors, à cause des difficultés financières de l'État, attendre cinq ans avant d'aller à l'académie de France à Rome. Pendant ce temps, il étudie, au Couvent des Capucines, les peintres de la Renaissance italienne, ceux de l'école du Nord. |
Il peint également de très nombreux portraits - comme ceux de la famille Rivière (1804-1806, Louvre) - et acquiert dans ce domaine une virtuosité qu'il conservera définitivement, et qui fera souvent préférer l'auteur des portraits à celui des tableaux historiques. Néanmoins ces portraits, et notamment celui de Napoléon Ier sur le trône impérial, sont très mal reçus au Salon de 1806, en raison de leur déroutante nouveauté. Ingres est désolé par cet échec, qu'il apprend alors qu'il vient de partir pour Rome. Il n'en revendique pas moins son originalité, et son intention de persévérer dans sa voie. |