III - Ingres et le corps féminin
On a déjà évoqué l'opinion d'Ingres sur les rapports entre l'art et la nature. Il s'agit maintenant de montrer avec quel génie le peintre trahit ses propres principes.
Les monstres
Pour expliquer la forme étrange que
prend le cou de plusieurs de ses figures (La Belle Zélie,
Thétis, Angélique, Paolo, dans leurs tableaux respectifs), on a
avancé des explications fantaisistes, dont l'une consiste à
dire que ces goitres sont dus à un problème thyroïdien:
Jupiter et Thétis (détail) |
La belle Zélie |
Roger délivrant Angélique |
"Les femmes d'Ingres présentent
toute la symptomatologie objective de l'insuffisance
thyroïdienne : cou très développé, thyroïde aux deux lobes
saillants et hypertrophiés, douceur passive et un peu alanguie
d'un visage aux joues pleines..." (docteur
Laignel-Lavastine, dans un article intitulé "La glande
thyroïde dans l'uvre de M. Ingres").
Ses critiques, exactes d'un point de vue
strictement biologique, sont un peu rapides d'un point de vue
artistique.