Les baigneuses
 

Les autres sujets orientalisants d'Ingres sont les nombreuses baigneuses, souvent jumelles, qu'il a peintes. La première est probablement la Baigneuse à mi-corps. Elle n'a d'oriental que le turban défait qui noue ses cheveux. Présentée de dos, elle laisse cependant apercevoir un sein et son visage est vu de profil. 


 
 

La Baigneuse de dos, dite Valpinçon laisse quelques indices supplémentaires de son inscription dans le mouvement orientaliste. Outre le turban, le bassin nous renseigne sur le contexte. Cependant, comme dans La Grande Odalisque, le caractère oriental est assez faible. 


 
 

Ce n'est que dans La Petite Baigneuse ou Intérieur de harem, puis dans La Baigneuse Bonnat, réincarnations de la Baigneuse Valpinçon, qu'on assiste réellement à une scène de hamman d'inspiration orientaliste, ceci grâce à la présence de nombreuses femmes elles aussi dénudées, d'un bassin plus visible, d'esclaves noires.
 
 

Petite baigneuse ou Intérieur de harem


 
 

Ingres s'inscrit plutôt dans la périphérie de la mouvance orientaliste, n'utilisant ses thématiques que d'une façon ponctuelle, sélective, parfois discrète. De l'orientalisme, il a su tirer des couleurs tout aussi éclatantes que celles de Delacroix - il suffit de contempler L'Odalisque à l'esclave pour s'en convaincre. Ingres a également réussi à exploiter toute la sensualité contenue dans les thèmes orientalistes, et même à régénérer celle-ci par un dessin plus complexe, une présentation moins offerte du corps féminin. Il est néanmoins une œuvre orientaliste d'Ingres, la plus importante peut-être, que nous avons volontairement laissée de côté : c'est le fameux Bain Turc, auquel nous allons maintenant nous consacrer.
 


La baigneuse Bonnat