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Médicis

Raphaël

(1483-1520)

Portrait de Balthazar Castiglione

Raphaël a peint ici le portrait d'un de ses amis, d'une façon certes réaliste (il cache par exemple la calvitie de son ami par une calotte, mais sans chercher à éluder ce défaut), mais non sans âme. Baudelaire oppose généralement le "Midi naturaliste" au Nord plus spirituel (Rembrandt). Il considère Raphaël comme un esprit matériel. Le portrait de Balthazar Castigione lui donne en partie tort. En effet, s'il y a bien un constat réaliste dans ce tableau, Raphaël le dépasse en rendant avant tout hommage à l'ami. Baudelaire admet d'ailleurs que Raphaël a de l'imagination, telle qu'il l'a définit ci-dessous :
"L'immense classe des artistes, c'est-à-dire des hommes qui se sont voués à l'expression de l'art, peut se diviser en deux camps bien distincts : celui-ci, qui s'appelle lui-même réaliste, mot à double entente et dont le sens

n'est pas bien déterminé, et que nous appellerons, pour mieux caractériser son erreur, un positiviste, dit : " Je veux représenter les choses telles qu'elles sont, ou bien qu'elles seraient, en supposant que je n'existe pas ". L'univers sans l'homme. Et celui-là, l'imaginatif, dit : " Je veux illuminer les choses avec mon esprit et en projeter le reflet sur les autres esprits. "

Le grand Saint Michel (1518)

Raphaël fut le protégé du pape Léon X. Ce tableau fut offert à Fançois Ier pour le mariage des parents de Catherine de Médicis. Saint Michel y écrase un dragon aux ailes en peau de serpent, avec d'étranges cornes. C'est une allégorie assez classique de la victoire du bien sur le mal. Le choix de ce sujet est lié au fait que François Ier était grand maître de l'ordre de Saint Michel.