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J. A. D. Ingres

(1780-1867)

Portraits de la famille Rivière

Baudelaire reconnaît le talent de portraitiste de Ingres. Le peintre a choisi des formats en accord avec ses sujets. Le rectangle choisi pour M. Rivière est destiné a renforcer le caractère de virilité, tandis que l'ovale choisit pour Mme Rivière accentue la sensualité de cette femme, entourée de tissus et de coussins doux.

La culture de M. Rivière est mise en avant par la présence de livres à ses côtés. Pour Melle Rivière, Ingres a choisi un format étroit, arrondi en haut. Le fond est constitué par un paysage inspiré par la peinture nordiste. Melle Rivière est vêtue de blanc, avec une étole de cygne. Son cou, artificiellement allongé rappelle lui aussi le cygne. Chacun de ses éléments soulignent l'extrême pureté de la jeune fille, décédée très tôt.

M.Rivière

La grande Odalisque

Dans l'Odalisque, Baudelaire reconnaît la qualité du dessin. Dans un premier temps, il considère qu'Ingres fait " naturellement de l'idéal ", avec " un libertinage sérieux et plein de conviction ". Chaque trait rend un contour important sans surcharge. Le style est épuré.

Plus tard, Baudelaire s'indignera des déformations qu'Ingres fait subir au corps (les fameuses "trois vertèbres de trop", même si Baudelaire n'évoque pas directement cette critique grossière). Il considère cela comme une manifestation de l'art pour l'art, et reproche au peintre de vouloir corriger la nature (il parle de " matière molle et non vivante ") : " et le grand défaut de M. Ingres en particulier, est de vouloir imposer à chaque type qui pose sous son œil un perfectionnement plus ou moins despotique, emprunté au répertoire des idées classiques ".