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Peinture religieuse

Sandro Botticelli

(1445-1510)

Vénus et les Grâces offrant des présents à une jeune mariée
Marié conduit par Vénus vers les arts et les sciences

Botticelli fait partie de la petite bande qui entoure Laurent le Magnifique, ce qui lui vaut protection et commandes. Il s'agit ici de deux fresques qui ont été retrouvées au XIXème siècle. Elles ont été commandés pour le mariage d'un des cousins des Médicis avec une jeune fille appartenant à une autre famille puissante. Pour les deux fresques, l'harmonie recherchée dépend de la simplicité et du dépouillement des représentations.

Dans la première, une nette distinction est faite entre la mariée et les divinités. La première est vêtue d'une robe d'un rouge vif, aux plis marqués. Sa matérialité est encore signalée par le dessin des pieds, posés à plat sur le sol. Vénus et les Grâces sont au contraire sur la pointe des pieds, couvertes de tuniques aux couleurs pâles et aux plis plus légers. De plus, les mains de la mariée sont voilées pour éviter tout contact mortel avec la divinité. Les présents reçus sont inconnus : il s'agit sans nul doute de la richesse et de la fécondité. On est ici en présence d'une Vénus matérielle.

Vénus et les Grâces offrant des présents à une jeune mariée

Dans la seconde fresque, c'est la Vénus spirituelle qui emmène le jeune vers un groupe de jeunes femmes représentant les arts et les sciences. On peut remarquer dans ces deux représentations l'influence du néoplatonisme sur l'art de Botticelli, avec l'articulation entre le monde réel et le monde des Idées. Le traducteur de Platon est le fils du médecin de Cosme, et a bénéficié des encouragements financiers de ce dernier pour réaliser et diffuser son oeuvre.

Portrait de jeune homme

L'austérité de la figure représentée autorise à penser que le jeune homme en question pourrait être un des " pleurants ", qui, sous le gouvernement intégriste de Savonarole, à Florence (1494-1498), passaient de maison en maison afin de faire pleurer les gens sur leurs péchés, et de les pousser à brûler leurs biens sur les bûchers de vanité (Botticelli aurait, d'ailleurs, brûlé plusieurs toiles mythologiques lascives).