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Index | Les figures de l'Ancien Textament dans la peinture française du XVIIe siècle |
Valentin de Bologne
Il
sagit dun peintre caravagesque. Cela est visible dans lorganisation de
la peinture, dans le cadrage très serré (personnages très proches) et dans
léclairage très contrasté qui laisse subsister de grandes zones dombre.
Valentin de Bologne est avec Poussin le seul peintre français à sêtre vu
commander des tableaux pour Saint Pierre de Rome.
Le jugement de Salomon, 1675
Lhistoire. Deux prostituées avaient accouché à quelques jours dintervalle. Lune delle perd son enfant. Pendant la nuit, elle va substituer à lenfant vivant de lautre femme son enfant mort. Le lendemain lautre femme en appelle au jugement de Salomon. En labsence de preuve, celui-ci ordonne de couper en deux lenfant vivant afin que chacune en ait une moitié. Lune des deux femmes le supplie dépargner lenfant, préférant le laisser à sa comparse. Salomon reconnaît à cette réaction la vraie mère et justice est rendue.
Salomon, vêtu de bleu et drapé dans un tissu brun et doré, siège sur son trône au centre du tableau. Ses pieds reposent sur un coussin rouge. Celui-ci tend la main droite vers lenfant vivant en donnant lordre. Lenfant mort est à ses pieds. La fausse mère, à gauche, tient lautre enfant quun soldat est en train de lui arracher. De lautre main, il tient lépée qui doit trancher le nouveau-né. La vraie mère, à droite, a les mains croisées sur sa poitrine. Son visage est à la fois douloureux et résigné : elle a confiance en Salomon.
On peut noter que le roi est représenté comme un tout jeune homme, alors que la sagesse est généralement associée à un âge avancé. Ici la jeunesse peut se combiner à la sagesse parce que Salomon est inspiré par Dieu.
Linnocence de Suzanne reconnue, 1675
Lhistoire. Suzanne était lépouse dun homme riche. Elle avait coutume de se baigner dans son jardin. Un jour quelle est au bain, deux vieillards la surprennent et veulent la contraindre à se donner à eux (cest ce passage qui est le plus fréquemment illustré dans la peinture). Devant son refus, ils la menacent de laccuser dadultère. Or, selon la loi judaïque, deux témoignages semblables constituent une preuve. Se sentant perdue, Suzanne appelle au secours. Les deux vieillards mettent leur menace à exécution. Suzanne est condamnée à être lapidée. Cest alors quintervient Daniel (dont le nom signifie Dieu est mon juge). Le jeune garçon confond les vieillards en les interrogeant séparément et innocente ainsi Suzanne.
Ici Daniel siège sur un trône dont les accoudoirs représentent des lions : cette position royale, qui ne correspond pas au texte biblique, signifie en fait que le jeune homme possède la sagesse divine. Suzanne est encadrée par un des vieillards et un soldat. Ses mains sont croisées sur sa poitrine sont visage est triste. Devant elle ses enfants montrent leur chagrin, destiné à attendrir le spectateur. Le visage des vieillards est buriné, ridé, assez laids : ce type de représentation rappelle le préjugé de lépoque selon lequel la figure était le reflet du cur.