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Le Retable du Parlement
de Paris
L'auteur du retable reste inconnu. On a supposé qu'il pourrait
venir de l'Ecole d'Avignon, qui a fourni beaucoup de retables.
Mais le style ne correspond pas. On a également imaginé qu'il
pourrait être flamand, à cause des personnes grimaçants dans
le style de Bosch et d'une minutie de détails typique des
commandes de la bourgeoisie flamande. On a pensé successivement
à Van Eyck et à Van der Weyden. Enfin, on a pensé que l'auteur
pourait être parisien. Dans ce cas, ce pourrait être J. Fouquet
(importance accordée au paysage...)
Dans ce tableau, qui n'avait pas réellement la fonction de
retable (retro tabula, derrière l'autel), la prédelle est
remplacée par un ensemble de trois panneaux, comportant à
droite et à gauche des textes faisant référence à la justice
divine, et au milieu un portrait de Louis XII. Le retable est
entouré de statuettes d'anges et d'une Vierge.
Le fond comporte un décor urbain, dont la représentation
devient à la mode au XVe. Le palais oriental représente
Jérusalem. A droite, on trouve le palais de la Cité (palais
royal de l'époque). A gauche, il pourrait s'agir du Louvre et de
l'hôtel du Petit Bourbon (garde meuble de la Monarchie). On
aperçoit derrière le Louvre la colline Montmartre (mont du
martyr de Saint Denis).
Le décapité est Saint Denis, patron de Paris et lié au pouvoir
royal (emplacement des tombeaux),qui alla du lieu de son supplice
à l'endroit de l'actuelle basilique Saint Denis avec sa tête
sous le bras. Au pied de la croix gisent des ossements. Dans les
Evangiles, la présence d'un crâne est signalée au Golgotah.
Selon Matthieu, le crâne du premier homme a resurgi lorsque
Jésus a expiré. Saint Jean est à gauche, Saint Jean-Baptiste,
patron du Parlement de Paris, à droite. Un agneau sort de la
Bible (voici l'Agneau de Dieu qui ôte le péché de monde). A
l'extrême droite, on trouve Charlemagne, et à l'extrême gauche
(près du trône lorsque le tableau était au Parlement), Saint
louis (fleurs de lys, orbe (globe)...), seuls souverains
béatisés ou canonisés. Charlemagne avait été béatisé par
un antipape, mais les moines de Saint-Denis ont tout de même
développé son culte. L'empereur a ici une allure d'empereur
byzantin (représentation frontale). On ne possède aucune
représentation réaliste de lui. Saint Louis est représenté
avec les traits de Charles VII. Il porte sur le côté une
aumônière (ou une bourse à reliques). Le culte de Saint Louis
se développe surtout après le Moyen Age, il est assez peu
représenté avant. Le chien (qu'on trouve souvent au pied des
gisants), représente la fidélité des parlementaires au roi.