La diseuse de bonne aventure
Il s'agit d'un
gentilhomme (identifiable comme tel grâce à la garde de
l'épée, aux gants
). Le chapeau à plumes
colorées est le signe d'une vie dissipée. La gitane est
en train de dérober l'anneau du jeune homme. Le Caravage ne dessine pas les plis. Il peint par grands coups de pinceau, en donnant du volume par l'application de tons plus chauds. Il suggère l'espace par l'ombre de la mèche de cheveux : n'étant pas collée au front, elle montre que l'air circule. Il s'agit d'une sorte de parabole tendant à souligner la vanité qu'il y a à vouloir se faire prédire l'avenir. La lumière, qui tombe du haut à gauche, éclaire le visage du jeune homme en laissant dans l 'ombre celui de la gitane : l'innocent naïf est en pleine lumière, le mal est dans l'ombre. Le Caravage applique ainsi les recommandations du Cardinal Paeloti sur les images sacrées et profanes, qui doivent être lisibles par tous. Ce tableau a été offert à Louis XIV lors de la venue du Bernin à Paris. Il en existe une seconde version, moins accomplie et dépouillée que celle-ci, au Capitole de Rome. |