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HRABAL, Bohumil

La chevelure sacrifiée

Roman. Francin et Maryska sont les gérants d'une brasserie-malterie près de Prague, dont est faite une description pittoresque par la voix de Maryska. Celle-ci débridée, ingambe, a un caractère très différent de celui de Francin, timoré, soucieux de la bienséance. Le jeune homme est cependant très amoureux de sa femme, notamment à cause de sa splendide chevelure, qui fait tourner la tête à tout le monde. Sensible à la modernité et au racourcissement des distances qui en résulte (radio, auto), la jeune décide cependant de tout raccourcir : sa jupe et pour finir ses cheveux, afin d'être coupée à la Joséphine Baker. Elle scandalise ainsi le village et son mari.


La ville où le temps s'est arrêté

Roman. Suite du précédent. Occupation par les Allemands puis arrivée des communismes. Le narrateur raconte son enfance entre sa mère un peu fantasque, son père dirigeant de brasserie (qui perd sa place de patron à l'arrivée des cocos), passionné par les machines, et son oncle Pepi, un coureur de jupon toujours plein d'anecdotes, qui part parfois faire la bringue pour revenir piteux chez son frère qui le loge et qui lui donne du travail.


Moi qui ai servi le roi d'Angleterre

Roman. Le narrateur se caractérise par sa petite taille et son désir de reconnaissance sociale. Serveur dans un premier temps, son professionnalisme le distingue, et sous l'égide du maître d'hôtel Skrivanek, qui a servi le roi d'Angleterre, il devient digne, lors d'un repas, de servir l'empereur d'Ethiopie. Ceci ne l'empêche de s'attirer le mépris des autres et d'être éternellement considéré comme un sous-fifre. Il se détache alors du camp tchèque (les Sokol qui rejettent les Allemands) pour rejoindre le camp allemand, peu avant 1938. Marié à une allemande, Lisa (après visite médicale pour savoir s'il est apte au coït national-socialiste), il sert dans des hôtels nazis. Là encore, il ne trouve aucune estime. Enfin, il sent le vent tourner et allant voir un ami tchèque, il est arrêté par erreur pour fait de résistance, ce qui facilitera sa réintégration parmi les tchèques, d'autant plus que sa femme meurt, lui laissant une petite fortune (volée aux juifs) qui lui permet de devenir enfin ce qu'il rêvait d'être, un hôtelier milliardaire. Cependant, cela non plus ne lui permet pas d'être reconnu par ses pairs, même lorsqu'il est arrêté comme eux par les communistes. Alors, il parvient enfin à se détacher de ce désir de reconnaissance et finit en ermite adulé par quelques villageois, car il donne sens à leur vie, en les faisant méditer sur la mort. A chaque fois “l'inconcevable est devenu réalité”. Ironique, sensuel parfois, avec en toile de fond une Histoire dramatique.

ScPo